Sourde et écrivain
Dulcinet Briant est née au Gabon dans le nord du pays dans une région nommée Woleu-Ntem. Sa langue maternelle est le Fang, du nom de son ethnie.
Enfant , Dulcinet entend. Sa passion est la musique. A la maison, la radio est constamment allumée et la famille possède également des vinyles de tout genre. Les paroles qu'elle fredonne souvent, sont celles de Claude François, Michel Sardou, Nana Mouskouri, Pierre-Claver Zeng, Bourvil...
Ajoutons les chants de sa grand-mère et son arrière-grand mère qui bercent son enfance.
À sept ans, elle se retrouve privée de cette passion à cause d'une surdité subite.
Cependant, ce handicap n’altère en rien ses besoins de combler ses journées à l'aide d'une imagination débordante. Sa mémoire auditive, riche de souvenirs musicaux anime ses moments de solitude. Elle invente également des histoires, toute seule dans la cour du village ou en compagnie de ses cousines ou de ses très jeunes tantes.
Puis à dix ans, les livres sont devenus une nouvelle passion. Elle ne pouvait plus écouter : « Au nom de tes ancêtres Hawaïens, il faut reconnaître que tu le portes bien... » qui résonnait dans la radio. Mais elle pouvait lire des pages aux textes dactylographiés. Elle voyage à nouveau, son imaginaire la transporte vers des contrées inconnues. Les phrases qu'elle lit sont, pour elle, comme des chansons, mais en plus explicites, plus profondes. Chaque phrase la subjugue. Chaque temps conjugué la laisse ébahie. Elle se gave de livres sans saturation. Elle s'interroge sur la façon dont les écrivains puisent leur inspiration.
Il y avait de tout ... De la souffrance, de la tristesse, du bonheur, de la séparation et ils les racontaient avec des MOTS qui faisaient briller ses yeux.
Des années plus tard, ses sœurs lui font découvrir un autre moyen de profiter de la musique : Lire les chansons... En lisant les paroles de Brassens trouvé au hasard dans le bureau de son beau-père, elle a un coup de foudre pour sa façon de s'exprimer. La découverte d'autres paroles s'ensuit. Et elle se mit, à son tour, à écrire des chansons. Ça lui fait du bien. C'est un moyen d'exorciser ce qui la tourmente.
Aujourd'hui, après les chansons, elle est passée à l'écriture ; Un autre moyen d'exprimer ses émotions, ses états d'âme.
La vie a décidé un jour que son mode d'expression allait être perturbé, modifié. De ce fait, elle a, instinctivement, trouver d'autres moyens de s'exprimer : l'écriture et la peinture.
Curieusement, elle ne transmet pas les mêmes émotions dans ces deux domaines, qui lui sont devenus indispensables.
Le besoin de partager ses émotions de femme et de rompre l'isolement dans lequel la surdité peut vous installer, ainsi que le désir de communiquer avec le monde des « entendants », ont conduit Dulcinet a écrire ces histoires qu'elle propose en roman à votre lecture. Voici donc, à découvrir ses 2 premiers romans : « ma troublante rencontre avec un sourd » et « Le coeur a ses raisons que Cupidon ignore ». D'autres sont en création et vous seront présentés au fur et à mesure.
Depuis combien de temps vous écrivez ?
J'écrivais déjà à l'âge de 14 ans, plus particulièrement des textes de chansons, en français comme en anglais.
Je me suis lancée dans l'écriture de roman il y a quinze ans. Le tout premier manuscrit, je ne l'ai jamais envoyé aux maisons d'éditions. C'était un test personnel. Qui sait si un jour je le réécrirai.
Qu’est-ce qui vous tient à cœur dans l’écriture ?
On dit que l'écrivain permet aux lecteurs de voyager.
C'est tout à fait vrai, mais j'ai compris que l'écrivain lui-même s'offre des voyages de détente en inventant des personnages, des décors, des situations.
Quelle que soit l'histoire que j'écris, je suis souvent touchée par les récits des personnages principaux.
L'écriture, comme la peinture, permet également d'éviter la routine.
Je suppose aussi que cela fait partie d'une thérapie personnelle permettant de se délester de certains maux.
"Goude mà vezer skuizh ec'h aer c'hoazh pell"
Après être fatigué on va encore loin